Le gouvernement britannique a annoncé qu’il mettrait en place une unité chargée des marchés numériques au sein de l’autorité de la concurrence du pays afin d’imposer de nouvelles réglementations aux sites dominants tels que Google et Facebook.   

Les propositions pour un nouvel organisme de régulation au sein de l’autorité britannique de la concurrence et des marchés ont été publiées par le gouvernement le 27 novembre. L’unité des marchés numériques commencerait alors à faire respecter le code de conduite par les grandes plateformes numériques. Les objectifs et les fonctionnalités de l’unité seront discutés au début de l’année prochaine et l’application des nouvelles règles commencera en avril. 

 

Les pouvoirs de l’unité des marchés numériques ? 

Bien qu’il y ait une incertitude quant à la portée réglementaire de l’organisme gouvernemental, en particulier avant les consultations gouvernementales, il a été annoncé que les entreprises technologiques ayant le « statut de marché stratégique » pourraient voir leurs décisions suspendues, bloquées ou annulées, ainsi que l’application du code de conduite et l’émission d’amendes liées à la conformité. 

« Des attentes claires » ont été promises par le gouvernement concernant le comportement acceptable dans les interactions entre les plates-formes puissantes et leurs concurrents et utilisateurs. 

Ces attentes pourraient inclure une plus grande transparence concernant les services de la plate-forme et l’utilisation des données, ainsi que l’offre d’un choix pour les consommateurs en matière de publicité personnelle et la suppression de certains obstacles empêchant les consommateurs d’utiliser les plates-formes concurrentes. 

Étant donné que les grandes plateformes pourraient potentiellement avoir un impact sur les nouveaux éditeurs, en les empêchant de se faire concurrence et en monétisant le contenu qui affecte la croissance desdits éditeurs, le code de conduite concernera les accords entre éditeurs et plateformes. Comme le soutient le secrétaire d’État aux affaires économiques Alok Sharma, le fait d’avoir une majorité de plates-formes numériques entraîne moins d’innovation et de choix/contrôle pour les consommateurs ainsi que des prix publicitaires plus élevés. 

Suite au rapport Furman publié en 2019, le gouvernement a créé un groupe de travail temporaire sur le numérique, chargé de donner des conseils sur les pouvoirs de l’unité et le code de conduite, ainsi que sur les plateformes qui bénéficieront du statut de marché stratégique. 

Les nouvelles propositions sont arrivées au moment où une nouvelle réglementation était envisagée et mise en œuvre par les organes de l’UE chargés de faire respecter les règles relatives aux entreprises numériques. L’une de ces considérations est la proposition fournie par la Commission européenne qui définit les responsabilités des plateformes en ligne influentes considérées comme les « gardiens » des écosystèmes numériques. Un autre exemple est celui des amendements mis en œuvre par l’Office fédéral allemand des cartels, qui permettrait à l’autorité d’empêcher certains comportements de la part d’entreprises ayant le statut d' »importance primordiale » en ce qui concerne la concurrence sur les marchés. 

Bien que les pouvoirs de la nouvelle unité des marchés numériques ne soient pas clairs, il s’agit d’une première étape pour le Royaume-Uni de rester pertinent dans le débat technologique et de résoudre éventuellement les questions relatives à la domination des grandes plateformes numériques.