Le Prix 10.000 startups pour changer le monde, organisé par La Tribune, a récompensé à Lyon six startups de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Teebike, GenesInk, Bodyguard, Smart Global Governance, C4Diagnostics et Birds for Change se qualifient pour la grande finale parisienne, qui se tiendra le 15 mars.Après Lyon hier, le tour de France de l’innovation du concours 10.000 startups pour changer le monde 2021, organisé par La Tribune, s’est arrêté à Marseille ce vendredi 29 janvier. Le principe : couronner une startup dans chacune des six catégories Environnement & Energie, Industrie du futur, Data & IA, Smart tech (innovations d’usage), Santé et Start (pépites en phase d’amorçage). Vingt-trois startups de la région Sud sont venues pitcher leur innovation devant un jury de professionnels. En plus de La Tribune se trouvaient nos partenaires BNP Paribas, la Mission French Tech, Bpifrance, Business France et le cabinet de conseil en propriété intellectuelle Germain Moreau.

 

 

Les lauréats représenteront leur région lors de la grande finale qui se tiendra à Paris le 15 mars, face aux vainqueurs de leur catégorie issus des autres étapes régionales à Lyon, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Paris, Strasbourg et Lille. Les gagnants nationaux seront révélés lors d’une cérémonie qui se tiendra le 29 mars au Grand Rex, toujours dans la capitale. En plus des six prix -un par catégorie-, le jury national donnera également un prix Coup de cœur, un prix Impact (tous deux parmi les lauréats régionaux non primés dans les six catégories), ainsi qu’un prix spécial Outre-Mer, récompensant une startup issu de La Réunion ou de Guadeloupe.

 

Dans la catégorie Environnement & Energie, la lauréate est Marine Billis, la cofondatrice de 30 ans de Teebike. La startup niçoise développe une roue avant motorisée qui transforme les bicyclettes en vélos électriques en quelques minutes. La roue est connectée en Bluetooth à l’application Teebike, qui devient alors le tableau de bord permettant de choisir le niveau d’aide électrique généré par la roue. Sa mission : prolonger la durée de vie des vélos en les reconditionnant. La startup revendique également une démarche sociale -elle reconditionne des vélos avec une association partenaire- et d’économie circulaire. Sa roue coûte 795 euros, dispose d’une autonomie de 60 à 80 km et est éligible à certaines subventions locales, dont celle de la mairie de Paris.

 

Dans la catégorie Industrie du futur, le jury a primé Corinne Versini, la fondatrice et dirigeante de 59 ans de GenesInk. Cette startup marseillaise ambitionne de révolutionner le secteur de l’électronique en permettant aux fabricants de remplacer certains métaux rares très polluants et qui sont récoltés dans des conditions épouvantables, par des substituts à base de nanoparticules. Propriétaire de 12 familles de brevets et d’un panel de plus de 40 encres conductrices et semi-conductrices différentes, GenesInk est déjà présente dans de nombreux pays dont les Etats-Unis, le Japon et Taïwan.

 

Dans la catégorie Data & IA, le vainqueur est Charles Cohen, le CEO de 25 ans de Bodyguard. Spécialisée dans la lutte contre la haine en ligne, sa technologie unique au monde détecte et bloque en temps réel les propos haineux, dès leur publication donc avant même qu’ils n’atteignent l’utilisateur, sur tous ses réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, YouTube…). Son secret : un algorithme du traitement du langage naturel capable de comprendre le contexte, les nuances de la langue, le langage SMS, les emojis, abréviations, mots censurés et jusqu’aux fautes de frappe. De nombreuses personnalités -chanteurs comme Bilal Hassani, des politiques et autres personnalités- s’y sont convertis. L’outil est gratuit pour les individus mais payant pour les entreprises qui souhaitent l’intégrer à leur dispositif, par exemple pour modérer en direct un live.

 

Dans la catégorie Smart tech (innovations d’usage), le gagnant est Olivier Guillot, le CEO de 48 ans de Smart Global Governance. En seulement trois ans, la pépite née à Valbonne (06) s’est déjà imposée comme le leader européen de la gestion de la gouvernance et de la conformité des entreprises, avec plus de 1.000 clients et 20.000 utilisateurs par mois, dont des administrations, collectivités et grands groupes. Son logiciel permet de construire et de gérer la mise en oeuvre de toutes les réglementations (RGPD, ISO, RSE…), en interactions avec toutes les parties prenantes internes et externes.

 

Dans la catégorie Santé, le jury a primé Younes Lazrak, le CEO de 42 ans de C4Diagnostics. La startup de Marseille (13) est spécialisée dans le diagnostic in vitro, ce qui permet d’accélérer considérablement le diagnostic de maladies comme la légionellose ou les infections urinaires. La crise du Covid-19 a poussé cette biotech à pivoter : sa plateforme C4Services, capable de détecter la présence du Covid dans les eaux usées, a réalisé plus de 10.000 tests environnementaux, sécurisant des lieux stratégiques comme le porte-avion Charles-de-Gaulle et des populations fragiles comme celles des résidents d’Ehpad. La startup lancera également à grande échelle, fin février, un test rapide de diagnostic du Covid basé sur la salive, nommé C4Covid-19, qui a démontré une sensibilité comparable aux tests RT-PCR, avec des résultats raccourcis à 30 minutes.

 

Et enfin, dans la catégorie Start, qui récompense les jeunes pousses en amorçage dans tous les domaines, le vainqueur est Jules Mollaret, le jeune CEO de 22 ans de Birds for Change. Cette entreprise à mission utilise des oiseaux perçus comme nuisibles -corbeaux, corneilles, pies- pour récolter des déchets extrêmement difficiles à collecter mais très nocifs pour l’environnement comme les mégots, petits papiers et bouts de plastiques, les canettes… Première solution combinant l’intelligence artificielle et les capacités cognitives des oiseaux corvidés, Birds for Change conditionne les oiseaux à récupérer les déchets contre une récompense sous forme de nourriture, qui leur est distribuée via une machine connectée et autonome installée dans les villes.