En août 2019, Google annonce que des modifications seraient apportées à son navigateur Chrome et, notamment, que les cookies tiers devraient être supprimés sur deux ans. En janvier 2021, une plainte déposée par le groupe « Marketers for an open Web » incite l’Autorité britannique de la concurrence et des marchés à ouvrir une enquête au motif que les modifications de Google Chrome pourraienporter préjudice à la presse et autres secteurs qui publient du contenu gratuit en ligne.  

 

A quoi servent les cookies tiers  

Les cookies tiers permettent aux entreprises de générer des publicités ciblées et d’utiliser les données (telles que le nombre de vues ou de clics) pour analyser l’efficacité de leurs campagnes de publicité en ligne. Malgré ces avantages concurrentiels pour les entreprises, les cookies soulèvent des questions sur la protection de la vie privée des internautes du fait qu’ils rendent possible le suivi du comportement des consommateurs, souvent à leur insu.  

 

La nouvelle version de Google Chrome 

Dans sa nouvelle version de Chrome, Google propose de mettre en place le « PrivacSandbox » qui assurerait une confidentialité par défaut des utilisateursUn porte-parole de Google a déclaré que Chrome sera en mesure de protéger les informations permettant l’identification des utilisateurs sur des sites Web tiers grâce à l’utilisation d’une inscription automatique qui ne révèle pas de données privées et personnelles.  

 

Pourquoi l’AMC prend des mesures 

Le 23 novembre, Marketers for an Open Web (MOW) a déposé une plainte auprès de l’AMC pour retarder le lancement du projet Privacy Sandbox de Google. MOW a fait valoir que le projet « cimenterait la domination de Google dans les affaires en ligne » et aurait un impact négatif sur les législateurs du monde entier qui tentent d’assurer une concurrence loyale sur Internet. Le groupe a déclaré que lintention de Google n’est pas la protection de la vie privée des internautes, mais bien une tentative de placer la publicité numérique hors de portée des régulateurs, « dans l’espace clos de son navigateur Chrome ».  

Le projet Privacy Sandbox de Google a déjà fait l’objet d’une enquête de l’AMC britannique. Dans son rapport sur les plateformes en ligne et la publicité numérique, elle a déclaré que, compte tenu que les cookies tiers de Chrome représentent la moitié de la part de marché du Royaume-Uni dans les navigateurs Internet, l’éventuelle « suppression progressive » des cookies tiers aurait un impact significatif à la fois sur la disponibilité des données et sur la possibilité de lancer des publicités ciblées pour les concurrents de Google. 

 

Un forum de coopération en matière de régulation numérique  

L’AMC britannique a annoncé travailler en collaboration avec le commissaire à l’information et l’organisme britannique de réglementation de la protection des données. Ils se sont donnés jusqu’au mois de juillet pour arrêter leur décision.  

Un porte-parole de Google a salué l’intérêt et la participation de l’organisme de réglementation dans le projet et a déclaré que des changements importants doivent être apportés à la façon dont la publicité numérique fonctionne pour permettre l’avènement d’un internet privé, gratuit et ouvert 

Google a reconnu que, sans cookies tiers, les éditeurs perdraient environ 52% de leurs revenus mais que les changements les affecteraient de manière équivalente.